Augusta est arrivée en Belgique fin 2018. Ayant grandi en Roumanie, elle a passé son adolescence en Ukraine chez sa grand-mère, après la séparation de ses parents. Son voyage vers la Belgique a commencé avec beaucoup d’espoir, mais les obstacles étaient nombreux. Elle ne parlait pas la langue et ne connaissait personne en dehors de son partenaire, qui l’encourageait à construire une nouvelle vie ensemble. Les premières années en Belgique ont été loin d’être simples. Sans diplôme et avec des connaissances linguistiques limitées, elle a d’abord trouvé un emploi comme aide-ménagère, une solution temporaire qui l’a aidée à apprendre la langue et la culture petit à petit. « Chaque jour était une leçon, » raconte-t-elle. « Le matin, je travaillais, et le soir, j’apprenais le néerlandais, parfois simplement en écoutant et en attrapant des mots. » Mais ce n’était pas un travail qui la rendait heureuse. Un jour, après une longue journée de travail, Augusta a décidé qu’elle voulait plus. Elle s’est inscrite à un cours de gestion d’entreprise à l’Efp, une organisation bruxelloise qui propose des formations pour les entrepreneurs débutants. Là, elle a découvert non seulement ses propres capacités, mais aussi d’autres personnes partageant les mêmes rêves et objectifs. « L’Efp, c’était comme un nouveau foyer pour moi. Pour la première fois, je me sentais comprise et soutenue. » Diplôme en main, elle a fait ses premiers pas en tant qu’entrepreneuse. Sa mission ? Aider ceux qui, comme elle, veulent commencer une nouvelle vie dans un pays étranger, sans se perdre dans la complexité de l’administration et les barrières linguistiques. Ses services sont variés : de l’aide à la traduction et des conseils de base pour l’entrepreneuriat à l’accompagnement pour trouver les bons réseaux.

Elle se souvient encore avec émotion du jour où elle a rencontré une jeune femme ukrainienne qui, comme elle, avait dû quitter son pays. Cette femme, formée comme esthéticienne en Ukraine, faisait face aux mêmes obstacles : la langue, l’absence de réseau, et la bureaucratie qui freinait son développement. Augusta l’a accompagnée pas à pas. Elle l’a mise en relation avec un comptable, l’a aidée avec les formalités administratives et a même joué le rôle d’interprète lors de différents rendez-vous. « Aujourd’hui, elle a son propre salon de beauté. C’est la plus belle des récompenses pour moi ! » dit-elle en souriant. Mais pour Augusta, l’histoire ne s’arrête pas là. Elle a continué à se former, a obtenu des certifications en coaching et a appris cinq langues pour mieux soutenir ses clients venant de différents pays. Chaque réussite qu’elle rend possible est pour elle une victoire sur les obstacles qu’elle a elle-même surmontés en chemin. « Migrer, c’est bien plus que trouver une nouvelle adresse, » explique-t-elle. « C’est laisser derrière soi sa maison, sa culture, et parfois même ses rêves. Cela peut être extrêmement solitaire. » Aujourd’hui, Augusta rêve de créer un site web avec des vidéos d’information en plusieurs langues, afin que les primo-arrivants aient accès aux informations de base avant même de franchir le pas pour devenir entrepreneurs. « Je sais combien il est difficile de commencer dans un pays étranger, sans repères. Mon objectif est de rendre ces premiers pas plus légers pour les autres, afin qu’ils puissent se concentrer sur leurs rêves. » Ce qui la motive, ce n’est pas seulement sa propre croissance, mais aussi sa conviction que chacun mérite une chance de tracer son propre chemin, peu importe d’où il vient. Grâce à des organisations comme microstart, elle a elle-même expérimenté ce que signifie recevoir du soutien lorsque toutes les autres portes semblent fermées. Son histoire est une source de persévérance et d’inspiration. Elle démontre qu’il est possible de transformer son passé en un avenir plein d’opportunités – non seulement pour soi, mais aussi pour tous ceux qui sont prêts à suivre le chemin qu’elle a ouvert.